Connais-tu ta forme réelle et finale ?

04/23/2021
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Extrait
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Les 7 Lectures

Tu as vécu un certain temps dans le ventre de ta mère : 9 mois complets, durant lesquels tu as mangé, bu, entendu, vu, profité et tiré plaisir de tous ces bienfaits… Les anges te tenaient compagnie, perpétuellement. Le qarin [1] est venu t’habiter et a commencé à circuler en toi par tes veines. Et puis tu es descendu, pleurant et regrettant ce que tu avais laissé derrière toi, avide de retourner à la haqiqa. Tu as ensuite grandi, au fil des années qui virent s’épanouir ton enfance, jusqu’à atteindre l’âge de puberté. Mais aujourd’hui, si on venait te demander de nous raconter l’histoire de ta vie, c’est-à-dire du point de vue de ta forme apparente, comment t’y prendrais-tu ?

Ta vie, c’est évidemment une chose en laquelle tu as foi et dont tu ne peux pas douter. Tu bouges, tu fais des choses, tu vis ! Quand tu étais enfant, tu étais de petite taille, tu jouais… mais tu ne te souviens de rien. Si tu te souviens de quelque chose, ce n’est jamais qu’une infime partie de tout ce que tu as vécu. Et si tu devais donc raconter l’histoire de ta vie, si par exemple tu devais expliquer tout ce que tu as vécu par exemple durant les 18 premières années de ta vie… cela tiendrait en une demi-heure, pas plus. En aucun cas tu ne serais capable de rapporter en détail tout ce qui devrait être dit.

Alors, s’il en est ainsi pour le récit de ton enfance… qu’en serait-il si on te demandait de raconter les jours que tu as vécu dans le ventre de ta mère ? Tu serais surpris, ahuri, abasourdi... et tu nierais tout en bloc, tu assurerais n’avoir jamais vécu, ni ressenti quoi que ce soit, dans le ventre de ta mère… alors que pourtant, tu étais bien là !

Tu as donc vécu, dans une forme corporelle et physique, dans le ventre de ta mère, mais tu es totalement incapable d’en rapporter le moindre souvenir. Pourquoi ne considèrerais-tu donc pas que, de même, tu es actuellement dans un état d’occultation, au moins partielle… et que lorsque viendra le moment où tu apparaîtras et tu te manifesteras pleinement, alors tu renieras cette forme qui est la tienne actuellement, cette forme de dounia, car tu n’en garderas pas le moindre souvenir ?

Cela est pourtant clair, dans la Loi d’Allâh : tu vas mourir, puis tu seras ressuscité, mais tu reviendras dans une forme physique nouvelle. Et lorsque tu seras questionné sur ce que tu as vécu et accompli, dans cette vie d’ici-bas, tu renieras catégoriquement, et tu t’écrieras : « non, je n’ai rien fait ! Je n’ai pas parlé, je n’ai pas fait ceci, ni cela… » jusqu’à ce que la forme apparente ne vienne et témoigne contre toi. La main témoignera, la langue témoignera…etc.

C’est ici que témoignera sur toi la Science du dévoilement (kachf), par la Capacité (qudra) divine. Quant à toi, vis-à-vis de toi-même, tu auras évidemment tout oublié. C’est en ce sens que je te dis qu’en ce moment même, il se peut que tu ne sois pas encore apparu dans ta forme réelle et finale… il se peut que tu ne sois encore qu’à l’état de particule, fluant dans la descendance de Adam – paix sur lui – et tu t’imagines exister, bouger, vivre… jusqu’au moment où tu devras rendre des comptes, dans la tombe, et alors tu renieras tout ce que tu as pu vivre ici-bas. Ceci est une preuve claire et définitive du fait que l’Homme n’est qu’une illusion, qu’il n’a en réalité aucune existence, qu’il n’est que néant, et que l’Existence n’appartient qu’à l’Unique et Exclusif ﷻ.


[1] Qarin : shaytân associé à chaque être humain.

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