Se résoudre à trouver Dieu, c’est à la fois chercher la fin et le moyen. Cependant, l’individualisme de ce temps a atteint un tel paroxysme que l’homme pense pouvoir atteindre le divin avec pour seul moyen sa propre personne. Pourtant, toute étape dans la vie s’accomplit par l’intermédiaire d’une cause, c’est pourquoi toute personne aspirant et désirant évoluer sur le chemin de la vérité doit nécessairement chercher un moyen extérieur qui y mène.
Et s’il souhaite pouvoir reconnaître le véritable bien, il doit passer par des sentiers parfois semés d’embûches, afin de faire l’expérience de ses réalités les plus sombres. De sorte que, lorsqu’il emprunte le chemin, celui-ci devient plus clair. Il s’oriente, tout d’abord, vers l’étoile la plus brillante dans le ciel, puis ensuite, il voit dans la lune une source plus grande de quiétude, mais, finalement, c’est dans le soleil que sera sa fin. Ainsi, l’itinérant spirituel n’a de cesse d’aller à la rencontre du compagnon suprême, par lequel il sortira de la caverne de l’oubli et des passions vers l’éveil, à travers le souvenir de sa véritable identité. L’oubli caractérise l’homme qui, par sa chute dans ce monde, a établi pour base fondamentale ses propres interprétations et ce qu’il pense comme étant vrai. C’est pourquoi le voyageur étranger, sans attache, est celui dont le cœur est le plus disposé à entendre la vérité de l’au-delà, car il a fait de cette vie ici-bas un lieu de séjour temporaire.
« L’islam a commencé comme quelque chose d’étrange et il redeviendra comme quelque chose d’étrange, alors annoncez la bonne nouvelle aux étrangers, ceux qui remettent droit ce que les gens ont corrompu. » (hadith)